« Appel aux anges » de catholiques à Castel Sant’Angelo (Roma)

Le synode sur l’Amazonie, aujourd’hui en cours, a suscité dès avant son ouverture de profondes inquiétudes dont se sont faits l’écho des cardinaux (SER Brandmüller, Muller, Pell, Burke) mais aussi des laïcs. Ainsi le 28 septembre dernier, à l’appel d’une coalition internationale appelée Acies Ordinata, environ deux cent catholiques du monde entier se sont réunis au pied du château Saint-Ange (castel Sant’Angelo), immédiatement en face de la basilique Saint-Pierre, pour adresser un « Appel aux anges » à la veille du Synode devant s’ouvrir le 6 octobre. Le titre Acies ordinata fait, bien sûr, référence à la Sainte Vierge qui est selon l’Écriture : Terribilis ut castrorum acies ordinata, terrible comme une armée rangée en bataille.

À l’origine de cette initiative, le professeur Roberto de Mattei avait auparavant, dans un communiqué, rappelé l’objectif de cette manifestation : offrir l’expression symbolique mais réelle de la volonté des participants de résister à l’apostasie et à l’hérésie, selon les fortes expressions des cardinaux Burke et Brandmüller, dont le synode sur l’Amazonie risque d’être l’expression publique.
Les ennemis de l’Église ont pénétré au sein de la cité de Dieu et se mettent à vénérer les idoles jusque dans le sanctuaire. Au pied du château Saint-Ange, la forteresse qui défendit la papauté en maintes occasions au cours de son histoire, les participants ont invoqué les Anges, et en particulier saint Michel, prince des milices célestes, afin qu’ils protègent les défenseurs de l’Église et de la civilisation chrétienne et mettent en fuite leurs ennemis.
La confusion, qui est la fumée de Satan, a envahi le champ de bataille. Pour vaincre les forces du néant, il nous faut la pureté de la doctrine, la clarté des paroles, la fermeté de l’exemple, l’accord de l’âme et des œuvres, parce que, comme l’enseigne saint Paul « Si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? » (I Cor. 14, 8).
Pendant une heure, les participants sont restés en silence dans un impressionnant recueillement face à la basilique Saint-Pierre, chacun récitant pieusement son chapelet. Calme, digne, paisible et déterminée, cette petite foule, sagement placée ut acies ordinata a conclu son rassemblement en chantant le Credo repris à l’unisson par tous, se tournant in fine vers l’Orient d’où viendra le Seigneur pour le jugement final. Venus de tous les coins du monde – Nouvelle-Zélande, États-Unis, Amérique du Sud, Italie, Suisse, France… –, ces laïcs du bout du banc ont certainement eu à cœur de prier aux intentions des évêques et des cardinaux, membres constitutifs de l’Église enseignante, pour qu’un nombre sans cesse croissant d’entre eux ait le courage de rappeler que l’Église catholique est essentiellement l’Église du Christ et que personne n’a le pouvoir de changer ce qui a été transmis de manière ininterrompue depuis les temps apostoliques.

Si l’ambiance était grave tant la confusion dans l’Église est grande, les âmes se perdant à raison même de cette confusion, elle était aussi sereine car tous le savent : l’Église a les paroles de la Vie éternelle et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre Elle. Sans doute est-ce l’occasion de rappeler l’appel aux 40 jours de jeûne et de prière lancé par le cardinal Burke et Mgr Schneider du 17 septembre au 26 octobre, date de clôture du synode (https://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2019/09/acies-ordinata-ce-28-septembre-rome-des.html). Nous le savons « cette espèce de démon ne se vainc que par la prière et le jeûne » (Matt XVII,21), ce qui ne dispense pas les hommes d’armes de combattre et en particulier les évêques et les cardinaux d’aller jusqu’aux ultimes conséquences de leur fidélité, conscients que les jugements du monde, des médias, des confrères, voire de l’Autorité Suprême sont peu de chose au regard de celui du Christ, souverain juge.